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L'expression de l'esprit d'Halloween chez Leetspeak Monsters

Dernière mise à jour : 2 nov. 2023

C’est Halloween aujourd’hui ! 🎃 Et pour l’occasion, nous vous présentons une analyse musicale de Mr Halloween, le dernier MV du groupe de Visual Kei Leetspeak Monsters, sorti le 18 septembre dernier. Comme de coutume, Monster’s Theater III, leur nouvel album, est paru quant à lui le 18 octobre 2023, à l’occasion d’Halloween !



Ce morceau est un subtil mélange de hip-hop, de rock et de théâtralisation, utilisant tantôt un beat électronique orné d’un synthétiseur, d’une basse peu bavarde mais bien ancrée et d’une voix rapée, tantôt une batterie acoustique dans une formation on ne peut plus rock. Le tout dans une décoction d'Halloween enivrante !


Un son de synthétiseur rappelant une boîte à musique introduit la chanson avec un thème, basé sur les arpèges des accords ci-dessous, qui sera présent à chaque couplet de la chanson. Ce genre de son est un standard des chansons d’épouvante.




Un rythme de trap et la voix rapée de D13, le chanteur, signent le début du premier couplet à la deuxième boucle. L’instrumentarium épuré et l’effet filtré de la voix permettent d’entrer dans une atmosphère intimiste, soulignée par la première phrase, « Yokoso Monster ». Après ces présentations, la basse fait son entrée, accompagnée de deux voix de femmes fantomatiques, entrant l’une après l’autre, poussant davantage le concept d’Halloween.



La fin de couplet laisse planer l’inquiétude grâce à l’accord de F#m répété inlassablement au synthé durant une mesure et demi, avant d’annoncer un refrain très rock, pêchu et entraînant avec une ligne mélodique jouée à la tant attendue guitare électrique, en palm mute, qui se joint au clavier.



D’un contraste étonnant, mais typique de la J-Music, le refrain nous offre une mélodie vocale qui, une fois écoutée, nous reste inexorablement dans la tête ! Le débit vocal, très rapide sur le couplet, devient plus posé, tantôt chanté, tantôt déclamé dans un esprit théâtral, et la voix est harmonisée à la tierce sur la première partie de chaque boucle, procédé très utilisé dans la pop. Désormais dans un univers rock, la batterie électronique laisse place à une batterie acoustique, et la boîte à musique est troquée contre des violons, légèrement sous-mixés, jouant les arpèges des accords du refrain.


C’est une variation d’un tétracorde bien connu dans le blues et le jazz, un exemple parmi tant d’autres étant Hit The Road Jack.


Une vraie transposition aurait utilisé un accord de mi majeur en deuxième position, mais ici, on a l’emploi de l’accord de dominante au premier renversement (la tierce est à la basse), laissant apparaître une seconde augmentée mi# (=fa) , renforçant encore une fois l’esprit d’Halloween par son côté mystérieux.


La structure est simple, et nous entendons de nouveau un couplet et un refrain, ce dernier étant identique. Cependant, le deuxième couplet montre quelques différences que nous allons détailler par la suite. Avant cela, un interlude de nouveau très épuré reprend le thème d’introduction avec le rythme de trap et une voix de femme.



Quelques notes aigües de la basse annoncent le second couplet, construit de manière tripartite. Ces différentes parties sont identiques du point de vue thématique, puisque nous retrouvons notre thème de boîte à musique, mais la différence réside dans l’utilisation de la voix et l’instrumentarium.


Les deux parties que nous nommerons A et C sonnent lourd grâce aux fondamentales martelées par la basse dans le registre grave sur des valeurs longues et au filtre téléphonique sur la voix, dont le débit est plus lent, presque psalmodique. La présence de la guitare saturée complète ce tableau en alternant power chords et contrechant mélodique, harmonisé à l’octave pour plus de profondeur.



En revanche, la partie B est un retour au calme pour deux mesures, puisque la voix de D13 n’est accompagnée que par la boîte à musique et des grosses caisses électroniques, qui miment un battement de cœur. Cela permet de la mettre davantage en valeur, d’autant qu’elle est ici naturelle et d’un débit très rapide et rapé, tout comme sur la fin de couplet qui, cette fois, comporte du texte.


Une modulation en lam soudaine ouvre le pont, dans lequel nous pouvons entendre de nouveau le thème du synthétiseur, quoique légèrement varié, couplé à un son de contrebasse en pizzicato, laissant imaginer des petits pas furtifs dans un endroit vide et angoissant, illustré par l’emploi d’une nouvelle seconde augmentée. Entre ensuite le reste de l’instrumentarium pour une partie hybride mêlant les atmosphères des couplets et du refrain de par la voix rapée mais sans filtre et la batterie acoustique.


Nous revenons en F#m après huit mesures : la boîte à musique disparaît, la voix rape toujours, mais la guitare joue un thème partiellement harmonisé à la tierce, rattrapé par un tétracorde aigu aux violons avant de laisser place à un rire démoniaque puis à la conclusion du morceau.



Le mix laisse apparaître davantage les violons, faisant de ce dernier refrain le point culminant du caractère épique introduit par la deuxième partie du pont, d’autant que la grille évolue grâce à la basse joue une ligne différente à la troisième boucle d’accords.


Le morceau se clôture de manière planante et non conclusive sur l’accord de dominante C# avec le thème de synthétiseur, seul, laissant place à l’imagination et les rêves...


Sources :



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